MONEY, MONEY, MONEY

Au moment où nous avons essayé d’ouvrir un compte en banque, début novembre, nous étions plein d’optimisme et encore au stade où nous mettions les « difficultés » passées sur le compte de la malchance. Mais il a fallu rapidement se rendre à l’évidence. Nous vivons dans un pays de fous.

Ouvrir un compte en Inde était un passage obligé pour nous, mais également une nouveauté puisque nous n’avions pas eu besoin de faire de même lorsque nous étions en échange universitaire à Delhi. Sans compte bancaire indien, et bien cela veut simplement dire pas de salaire. Et qui dit pas de salaire dit, pas de possibilité de payer son loyer (surtout quand son proprio veut uniquement des chèques), pas de possibilité de faire de folles dépenses d’ameublement, pas de possibilité de payer sa maid… Bref, c’est compliqué (et frustrant).

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Le jour même de notre passage au FRRO, nous avons directement filé vers la banque, notre pile de documents sous le bras. Photos d’identité, passeport, visa, contrat de bail, police verification, enregistrement au FRRO… Bref, nous étions armés. Tout cela a semblé les satisfaire et notre compte devait être ouvert dans les jours suivants.

Mais évidemment, une semaine plus tard, deux semaines plus tard… Rien ne semblait plus leur convenir. Par exemple, ils ont argué que notre adresse était différente sur notre contrat de bail et le document du FRRO. Vraiment différente ? Non. Sur l’un était mentionné l’étage où nous résidions, sur l’autre non. Ensuite, ma signature sur certains documents était (d’après eux) différente de celle que j’ai pu apposer sur la convention de compte. Nous nous sommes retrouvés avec des documents que nous avons du signer cinq-six fois… sur la même page. Chaque jour, de nouvelles excuses étaient trouvées pour justifier leur retard.

Au final, il nous aura fallu plus d’un mois pour avoir un compte bancaire avec chéquier et cartes bleues. Et encore, il faut préciser que cela aurait pu être bien pire. En effet, la situation n’a pu être débloquée que grâce à un contact, une Française travaillant dans la banque en question. Je n’ose même pas imaginer combien de temps cela aurait pu prendre sans son intervention.

Afin de nous faire oublier ces quelques « désagréments », nous avons quand même eu le privilège d’être invités à la finale d’un championnat de polo. C’était assez rigolo, bien que les règles nous aient clairement échappé. Mais soyons sérieux, le meilleur était quand même le buffet !

Malheureusement, et puisque l’Inde ne cesse jamais de nous surprendre, nous avons reçu nos codes PIN pour nos cartes bancaires… le jour où ce cher Premier Ministre, Narendra Modi, a annoncé retirer de la circulation les billets de 500 Rs et de 1000 Rs. Dès le lendemain, ces derniers n’avaient plus cours légal. Evidemment, pour utiliser notre carte bancaire, nous devions faire un premier retrait au distributeur… Et clairement, ce n’était pas le bon jour !

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#gloups #seeyoutomorrow

Je me suis retrouvée à faire mes fonds de tiroirs et des petits paquets de 10 Rs afin de pouvoir payer les rickshaws sans avoir à compter pendant des lustres mes pièces de 1 ou 2 Rs. Drôlement efficace.

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Les quelques jours de « désagrément » initialement annoncés à cause de la démonétisation se sont transformés en semaines, et sont bien partis pour durer quelques mois. Comme ils disent si bien : « Sorry for the inconvenience Ma’am ».

 

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